07 juillet 2008

le romantisme révolutionnaire

L’esprit de 68 est une boisson forte, une mixture enivrante, un cocktail explosif composé d’ingrédients divers. L’un d’eux, et non le moins important, est le romantisme révolutionnaire, une protestation contre les fondements de la civilisation industrielle/capitaliste moderne, son productivisme et son consumérisme, et une combinaison unique de subjectivité, de désir et d’utopie : le « triangle conceptuel » qui, selon Luisa Passerini, définit 1968. Le romantisme n’est pas seulement une école littéraire du début du XIXe siècle, mais aussi l’une des formes principales de critique culturelle moderne.

Il peut se définir comme une rébellion contre la société capitaliste moderne, au nom du passé ou de valeurs sociales et culturelles pré-modernes, comme une protestation contre le désenchantement moderne du monde, la dissolution individualiste/compétitive des communautés humaines, et le triomphe de la mécanisation, de la mercantilisation, de la réification, de la quantification. Oscillant entre sa nostalgie pour le passé et ses rêves pour l’avenir, il peut prendre des formes régressives, en proposant un retour aux modes de vie précapitalistes, ou des formes révolutionnaires/utopiques, lorsque les sentiments envers le paradis perdu sont investis dans l’espoir d’une société nouvelle.

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