06 juillet 2008

Soleil vert : Une nouvelle peur millénariste


Soylent green est tiré d'un roman antérieurement peu connu de Harry Harrison, publié en 1966 : Make room, make room (Soleil vert) qui décrit un New York surpeuplé où s'entassent des millions de chômeurs, où les automobiles ne roulent plus et où règnent le rationnement et la violence.

Soleil vert, comme 2001 : l'odyssée de l'espace , Orange mécanique ou THX 1138, fait partie de ces films d'anticipation « intellectuels », prophétiques, inspiré par un avenir lourd de menaces, en l'occurrence celle de la surpopulation et de l'épuisement des ressources naturelles. Soleil vert est, lui aussi, devenu un classique et, de surcroît l'un des films d'anticipation les plus sombres jamais réalisé. Il exprime parfaitement la peur, selon les mots de Krishnamurti, de « vivre dans un monde semblable à la mort ».

Une nouvelle peur millénariste : la destruction de l'environnement et la raréfaction des matières premières (nous sommes en plein premier choc pétrolier). La pollution devient un thème récurrent dans l'actualité, les partis et groupes de pression écologistes s'organisent. Les premiers producteurs de produits biologiques critiquent l'agriculture intensive, le club de Rome vient de sortir le rapport Meadows (1972) Halte à la croissance ?, puis Sortir de l'ère du gaspillage : demain ; enfin un essai terrifiant du sociologue britannique Gordon Rattray Taylor, Le jugement dernier (Calmann Levy, Paris, 1970) annonce la fin du monde si rien n'est fait pour inverser les tendances. Soleil vert arrive donc, commercialement, dans un contexte idéal.

C'est encore Harry Harrison qui conseillera la réalisation du "main title" génial, qui montre en accéléré l'essor de la société industrielle moderne du XIXe siècle à nos jours et au delà, par un montage de photos fixes, et son effondrement au XXIe siècle.

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