26 juin 2006

Mort de la Philosophie (2)


PHILOSOPHIE

Cependant, les grandes philosophies de l’histoire du XIXe siècle n’ont pas vu leurs prédictions vérifiées. Il n’en subsiste que des fragments devenus autant de « conceptions du monde ». La modernité n’a guère retenu du positivisme qu’une épistémologie hostile à toute métaphysique et accompagnée d’une croyance incertaine au progrès. Rien d’autre n’est plus attendu de la raison que l’efficacité d’un calcul, et la pensée s’enfonce dans un nihilisme dont elle n’a même plus le courage de prendre conscience. Une société se prépare qui peut-être ne voudra plus poser de problèmes qu’en termes techniques. La philosophie sait donc qu’elle aussi est mortelle ; elle ne se sauvera pas en s’installant dans un empyrée inaccessible, mais en revendiquant, au milieu même d’une modernité affairée, l’inactualité de son interrogation radicale. Nietzsche demandait déjà : « Qu’exige un philosophe en premier lieu de lui même ? De triompher de son temps, de se faire intempestif. »

Jean-Jacques WUNENBURGER, Université de Bourgogne.

 

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