28 juin 2006

Mort de la Philosophie (3)


Pour différents, voire opposés, que puissent être leurs discours, leurs principes ou leurs méthodes, les principales philosophies de ces dernières décennies ont, en général, donné le sentiment de s'accorder au moins sur un point. A savoir sur l'idée que la philosophie, conçue comme une discipline autonome, serait aujourd'hui obsolète et condamnée à disparaître dans un avenir proche. C'est le premier constat de l'essai Référence et autoréférence d'Isabelle Thomas-Fogiel. Décliné de diverses manières, ce thème de la mort de la philosophie a pris tantôt la forme d'un relativisme sceptique, tantôt la forme, positiviste ou scientiste, de l'injonction adressée au philosophe de devoir se faire logicien, neurophysiologue ou linguiste. C'est-à-dire de se convertir à l'un des divers savoirs positifs désormais appelés à prendre la place de la philosophie. A moins qu'il ne s'agisse parfois - chez les disciples de Heidegger qui pensent que la philosophie est un processus parvenu à son terme - de nous inviter à étudier les textes dans le but de ne s'approprier la tradition philosophique que pour mieux s'en défaire ou, pour parler comme Derrida, la déconstruire.

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