25 février 2007

Georges Bataille. La perte, le don et l’écriture

Koichiro Hamano, Georges Bataille. La perte, le don et l’écriture, Dijon, Éditions Universitaires de Dijon, Collection Écritures, 2004, 246 pages

Koichiro Hamano considère d’abord l’élaboration du concept de dépense à partir de trois penseurs qui retinrent l’attention de Georges Bataille. Marcel Mauss a écrit deux essais sur la notion de dépense, l’« Essai sur la nature et la fonction du sacrifice » et l’« Essai sur le don ». Sigmund Freud a produit d’importantes réflexions sur la pulsion de mort, sur l’homme qui détruit et, surtout, qui se détruit. Le philosophe Hegel, tel que l’a présenté Alexandre Kojève à partir de 1934, et qui constate que l’homme est un éternel insatisfait et ne cesse de nier le monde tel qu’il est (il s’agit de la négativité hégélienne que Bataille a nommé pour sa part l’ « action destructrice ») a profondément marqué Bataille. Ces trois figures sont celles à partir desquelles Bataille a forgé sa première définition du concept de dépense. Le plus important à ses yeux fut sans nul doute Hegel, avec qui il s’est découvert une proximité. Mais Hamano a précisé fort justement que du point de vue de Bataille, la négativité hégélienne est un « investissement », et s’oppose de la sorte à une dépense improductive. Elle est donc une forme de positivité puisqu’elle vise à enrichir le monde. Son action est ainsi de l’ordre de l’utile. Or, la pensée bataillienne tente plutôt d’arriver à l’inutilité et à la « perte pour rien. »

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