13 juin 2011

Le refus de la vérité

La crise finale du capitalisme sera-t-elle fatale à l'humanité ? interroge Slavoj Zizek

Le capitalisme est parvenu à « un point zéro apocalyptique ». Hier encore, chez les marxistes, cela signifiait l'imminence de la révolution. Après le triomphe planétaire du capitalisme, cela sonne comme l'annonce de la fin des temps. D'ailleurs, l'affaire est encore plus grave que par le passé. À l'augmentation de la violence de classe s'ajoutent, cette fois, d'autres périls : crise écologique, révolution biogénétique, guerres impérialistes pour les matières premières, etc.


Le déni, le refus d'accepter la réalité. L'utopie libérale multiculturaliste est le nom de cette réaction qui voit dans l'intolérance et les préjugés moraux des plus conservateurs les seules causes de nos maux. Nul péril réel par conséquent, seulement des manières archaïques d'appréhender la réalité nouvelle. Cependant, cette négation de la catastrophe présente participe elle-même de la catastrophe. La chasse à l'intolérance produit une société suspicieuse condamnée à voir le crime partout. N'importe quel discours peut être perçu comme du harcèlement dont on cherchera à se prémunir par le droit.

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