La retour de la « décence ordinaire »
Pour Michéa, Mai 68 a été un tournant, car il a « eu pour effet de délégitimer d’un seul coup et en bloc, les multiples figures de la société précapitaliste ». La consommation est devenue un art de vivre et l’école s’est mise à fabriquer des incultes (« L’Enseignement de l’ignorance »).
Le philosophe pense que tout ceci n’est pas un hasard – petit goût de complotisme ? : avec le progrès technique, les trois quarts de l’humanité ne serviront plus à rien. Autant que celle-ci soit apathique.
L’alternative de Jean-Claude Michéa ? Remettre la « common decency » (décence ordinaire) décrite par George Orwell au cœur de la société, en s’inspirant des comportements honnêtes qui existent encore dans les milieux populaires.
Et promouvoir un Etat qui a des valeurs et une morale : une zone industrielle devrait pouvoir être interdite parce qu’elle dévisage un paysage, au lieu de laisser l’économie décider de tout.
Comme cette ligne est considérée comme « populiste », Michéa pense le monde foutu. Deux choses l’attendent :
- une nouvelle guerre de tous contre tous à travers les tribunaux (chacun défendant sa liberté individuelle avec jusqu’au-boutisme) ;
- et l’abrutissement généralisé.
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