Tout le monde sait que des civilisations ont disparu, que les civilisations sont mortelles, mais personne ne veut l’accepter pour nous
– Dans votre optique, la décadence de la civilisation judéo-chrétienne est dès lors inéluctable. Problème majeur: notre société y est-elle préparée?
– Non, pas plus que nous ne nous préparons à notre propre mort! Nous savons que les civilisations sont mortelles, tout comme nous savons que nous le sommes également, mais il existe une formidable capacité à la dénégation chez ceux qui sont concernés directement par ces faits. On consent à cette vérité pour tout ce qui n’est pas nous, mais jamais pour nous. De la même manière, nous sommes capables d’être très critiques sur les religions d’autrui mais pas du tout sur la nôtre. C’est la fameuse histoire de la paille que l’on voit dans l’œil du voisin sans être capable de voir la poutre qui se trouve dans le nôtre…
Nos sociétés ressemblent à un navire en grande difficulté qui continue de voguer sur des eaux toujours plus houleuses. La voie d’eau est largement ouverte dans la coque du bateau qui coule et il n’y a plus rien à faire d’autre que de mourir debout, avec élégance. Je suis un tragique: j’essaie de voir le réel tel qu’il est. Ni rire, ni pleurer, mais comprendre, écrivait déjà Spinoza
en son temps.
«Décadence» (Ed. Flammarion)
– Dans votre optique, la décadence de la civilisation judéo-chrétienne est dès lors inéluctable. Problème majeur: notre société y est-elle préparée?
– Non, pas plus que nous ne nous préparons à notre propre mort! Nous savons que les civilisations sont mortelles, tout comme nous savons que nous le sommes également, mais il existe une formidable capacité à la dénégation chez ceux qui sont concernés directement par ces faits. On consent à cette vérité pour tout ce qui n’est pas nous, mais jamais pour nous. De la même manière, nous sommes capables d’être très critiques sur les religions d’autrui mais pas du tout sur la nôtre. C’est la fameuse histoire de la paille que l’on voit dans l’œil du voisin sans être capable de voir la poutre qui se trouve dans le nôtre…
Nos sociétés ressemblent à un navire en grande difficulté qui continue de voguer sur des eaux toujours plus houleuses. La voie d’eau est largement ouverte dans la coque du bateau qui coule et il n’y a plus rien à faire d’autre que de mourir debout, avec élégance. Je suis un tragique: j’essaie de voir le réel tel qu’il est. Ni rire, ni pleurer, mais comprendre, écrivait déjà Spinoza
en son temps.
«Décadence» (Ed. Flammarion)
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