30 août 2006

“dépression et société” chez Houellebecq


Extension du domaine de la lutte était bien la chronique d’une dépression, symptôme de l’individualisme contemporain. 
On songe aux travaux d’Alain Ehrenberg, pour qui la dépression est “la pathologie d’une société où la norme n’est plus fondée sur la culpabilité et la discipline mais sur la responsabilité et l’initiative.” Autrement dit, pour résumer ce basculement historique, la “fatigue d’être soi” remplace “l’angoisse névrotique” : “si, comme le pensait Freud, l’homme devient névrosé parce qu’il ne peut supporter le degré de renoncement exigé par la société’, il devient déprimé parce qu’il doit supporter l’illusion que tout lui est possible.” Cette pathologie de l’individu moderne nous rappellerait à l’inverse que tout n’est pas possible : c’est pourquoi “la dépression est le garde-fou de l’homme sans guide, et pas seulement sa misère”.


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