30 mai 2010

la séparation ontologique


Comme Kierkegaard, qui pense que l’homme est en fuite à cause de cette nostalgie de la complétude perdue, et qui situe l’angoisse comme un révélateur existentiel pouvant mener à la transcendance, dans la perspective de la limite de l’instant, Brun considère l’homme comme un être de la cassure. Celui-ci est ainsi soumis à une tension entre ce qu’il est et ce qu’il ne peut être. En tant qu’homme à l’image de Dieu, la conscience de sa misère devrait l’orienter vers un possible salut. La séparation survenue après la chute entraîne le désir de «ne plus», le regret du «aurait dû être», l’espoir du «pas encore»; l’homme cherche à combler son manque, à réduire la distance créée par cette séparation, car il en souffre. Dans l’introduction de son livre A la recherche du paradis perdu, Brun énonce que «depuis que l’homme a une histoire, il n’a cessé de travailler à substituer au jardin d’Eden, dont il gardait la nostalgie, un paradis terrestre que la science et la technique lui assuraient être à portée de sa main».

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