10 juillet 2011

La radical Orthodoxy : une théologie sans espérance ?


De nature œcuménique (principalement anglicane), cette coalition d’auteurs parle également de « Radical Theology », encore que le titre le plus fréquent soit celui de « Nouvelle Théologie ».

Trois âges de la théologie se succèdent. Le premier apporte la théologie des commencements. Elle comprend les Pères de l’Église, en particulier saint Augustin. Elle résiste au monde antique et n’en garde que le meilleur : le goût pour l’ontologie hérité des Grecs. Elle culmine avec saint Thomas d’Aquin, dont la synthèse pérenne donne la référence majeure.

23Après lui, commence une longue ère de déclin et de compromissions. Elle débute avec l’émergence de la « théologie naturelle », c’est-à-dire avec le pacte contre nature de la théologie avec l’esprit du monde, ses doutes et ses recherches. L’ontologie s’incruste dans la raison philosophique. Déjà se profile la catastrophe de la « théologie moderne » qui reprend pour elle l’esprit critique des sciences humaines : l’exégèse historico-critique se dessèche sous les vents de l’archéologie, du structuralisme et d’entreprises qui naturalisent l’approche de la Bible. La théologie spirituelle s’efface devant la psychologie et la psychanalyse… Dieu disparaît dans des notions sans cesse remises en question. L’histoire avance sans lui. La sécularisation triomphe. Son origine est bien théologique, elle est une théologie de la démission théologique dont le parangon apparaît dans la « théologie de la mort de Dieu ».

24Arrive la « nouvelle théologie », appelée aussi « théologie postmoderne ». La notion, si connue, reste difficile à cerner. Il semble bien qu’elle commence avec la désillusion. Désillusion envers le mythe du progrès scientifique, par la redoutable capacité de nuisance de l’énergie atomique ; désillusion du mythe du progrès social par la chute des régimes marxistes qui le portaient et le diffusaient ; désillusion, enfin, du modèle économique triomphant, par le chômage, les délocalisations et la guerre économique. L’homme s’enfonce alors dans la jouissance qui ne mène à rien. Il se déshumanise lui-même. Il flotte, méduse de l’histoire, au gré des courants les plus vains. L’optimisme un peu béat du concile Vatican II s’effondre avec les espoirs terrestres qui étayaient ses compromissions avec le monde.


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