"Si le seul sujet qui occupe les hommes, en fait, est celui de leur bonheur, penser en est une des sources principales avec l'amour, la liberté et la satisfaction des besoins matériels. Penser, c'est réfléchir, raisonner, méditer, mais aussi rêver, créer, fantasmer.
Penser est une forme extrême
d'épanouissement, une des plus mystérieuses activités humaines. Notre cerveau
reste un continent encore largement inexploré : qu'est-ce que penser ? Comment
pense-t-on ? Comment a-t-on conscience de soi ? Comment viennent les idées ?
Comment raisonne-t-on ? Comment réfléchit-on ? Comment apprend-on ? Comment
crée-t-on ? A-t-on besoin de voir, d'entendre, de sentir, de toucher, de lire
pour penser ? Existera-t-il un jour, grâce aux technologies qui rendront
possible la transmission de pensée, quelque chose comme une pensée collective ?
Les croyances et les idéologies n'en constituent-elles pas les prémices ?
Les neurosciences démontreront bientôt,
j'en suis sûr, que penser est une activité nécessaire à la santé, à la vie
même. En même temps qu'une des dimensions les plus originales de la condition
humaine : quelle machine pourrait rivaliser avec toutes les potentialités du
cerveau ? Aucune, à l'évidence. 100 milliards de neurones, avec 10 000
connections possibles pour chaque neurone. Quel plaisir pourrait être plus
grand que d'en faire un usage aussi vaste que possible ? Aucun, évidemment." pp. 12, 13.
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