Soral nous offre avec Misères du désir aux
éditions Blanche, un récit décapant mêlant allégrement des éléments de fiction
à des parcelles autobiographiques sur lesquelles s’agrége une grille d’analyse
sociologique de cette idéologie du désir moteur de notre société de
consommation. Une idéologie qui plonge ses racines dans les événements de mai
68, qui ont vu l’émergence d’une génération de révolutionnaires à papa qui à
défaut de bouleverser l’ordre social ont changé l’ordre sexuel. Le « grand
capital » contre lequel ces gauchistes salonards prétendaient lutter
surfera des années plus tard sur cette révolution sexuelle, en y décelant un
nouveau filon. Depuis, ceux qui ne déclinent pas leurs faits d’arme sexuels
sont taxés de ringards par nos rebelles qui osent la transgression.
Cette idéologie
du désir donc, dont d’aucuns font l’apologie, constitue pour Soral l’aliénation
suprême :
« Si le pouvoir des marchands
nous présente le laisser-aller à ses pulsions désirantes, individualistes,
irresponsables comme un acte de liberté transgressive, c’est donc bien que la
liberté et la subversion sont à chercher de l’autre côté de cette entreprise de
démolition de la conscience de soi et du respect de l’autre ».
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